L’intolérance catholique, 1750-1770
Abstract
Nous vivons aujourd’hui sous l’héritage de Voltaire, qui estimait que nos limites et nos faiblesses nous obligent non seulement à tolérer les opinions religieuses des autres, mais plus encore, à relativiser nos croyances : « Vous êtes mahométan, donc il y a des gens qui ne le sont pas, donc vous pourriez bien avoir tort » (art. "Secte" du "Dictionnaire philosophique"). Mais au 18e siècle, les hommes d’Église catholiques ne l’entendaient pas de cette oreille. La lecture des ouvrages des abbés Novi de Caveirac, Malvaux, Nonnotte et Yvon fait apparaître que la faiblesse de l’homme et l’insuffisance de sa raison ne plaident pas pour la tolérance de l’erreur mais au contraire pour la soumission inconditionnelle à la Vérité que Dieu nous a révélée et qui est disponible pour tous ceux qui consentent à se tourner vers elle. La tolérance religieuse est tout sauf une attitude naturelle ; si l’on considère que la vérité est essentiellement une, elle est par conséquent essentiellement intolérante.
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