Un roi destitué : honneur perdu et déchéance de la monarchie en 1792 - STEEP
Chapitre D'ouvrage Année : 2024

Un roi destitué : honneur perdu et déchéance de la monarchie en 1792

Résumé

La Révolution française n’est pas faite d’un seul bloc. Elle est faite de séquences qui s’ouvrent et se referment. L’historien tente de les repérer et de les saisir dans leur singularité. Étudier une séquence plutôt qu’une période, c’est affirmer qu’il n’y a pas de lien de causalité entre ce qui précède la séquence et ce qui la suit. La séquence joue une partition qui est bien sûr habitée par ce qui l’a précédé mais dans une articulation entièrement imprévisible, entièrement neuve. La nouveauté peut être fidèle à des gestes, à des idéaux, être forte d’une expérience, elle n’en est pas moins neuve. Cette nouveauté réside dans le désir de ne pas répéter justement la même histoire, de ne pas répéter les erreurs passées, de ne pas se laisser prendre aux mêmes pièges. Elle s’ancre dans la volonté de puiser « dans ce qu’elle veut détruire l’image même qu’elle veut posséder » . Comme l’art moderne, comme l’écriture littéraire, une séquence révolutionnaire « porte à la fois l’aliénation de l’Histoire et le rêve de l’Histoire : comme Nécessité, elle atteste le déchirement des langages, inséparablement du déchirement des classes : comme Liberté elle est la conscience de ce déchirement et l’effort même qui veut le dépasser » . C’est dans ce cadre que l’on peut comprendre un geste de destitution du monarque qui se joue en plusieurs temps. La fuite du roi comme alerte d’un roi traitre, le silence à Paris lors de son retour de Varennes qui contraste avec les anciennes « joyeuses entrées », puis vient la fusillade du champ de mars comme alerte d’une assemblée soumise et antipopulaire, cruelle, on parle d’une terreur tricolore. La seconde séquence commence avec la demande du roi qu’on amnistie ses comparses lors de la fuite et tout fait de révolution. Une constitution de 1791 qui aggrave son non respect de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Trop de pouvoir donné au roi, trop de citoyens passifs, le pouvoir donné à l’argent. Cette séquence est celle où la trahison renouvelée par les veto sur les décrets protecteurs de Paris conduit à la manifestation du 20 juin 1792, qui à nouveau réclame qu’on face fi du roi et que l’assemblée gouverne sans lui. La pétition dites des Piques réclame qu’on pense d’abord à la patrie en danger et rappelle le 14 juillet 1789, menace de reprendre les armes. Le troisième temps est celui du 10 août et de la prise des tuileries. La reprise des armes n’est plus une menace mais un fait.
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Année Mois Jours
Avant la publication
mardi 29 décembre 2026
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Dates et versions

hal-04857243 , version 1 (29-12-2024)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04857243 , version 1

Citer

Sophie Wahnich. Un roi destitué : honneur perdu et déchéance de la monarchie en 1792. Albrecht Burkardt. crépuscules du pouvoir, classiques Garnier, A paraître. ⟨hal-04857243⟩
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